«La notion de comportement lié à la santé correspond à tout comportement ou toute activité faisant partie de la vie quotidienne mais qui influe sur l’état de santé de la personne. Presque tous les comportements ou activités peuvent avoir une influence sur la santé et dans ce contexte il peut être utile de considérer les comportements liés à la santé comme partie intégrante des modes de vie d’un individu ou d’un groupe» (Glossaire de la Banque de Donnée de la Santé Publique, 2013).
Un comportement lié à la santé n’est pas nécessairement dirigé consciemment vers l’amélioration de la santé, comme la marche par exemple dont le but est avant tout de se déplacer. Par contre, des propriétés spécifiques peuvent rendre ce comportement bénéfique ou délétère pour la santé comme par la fréquence pour cet exemple. Pratiquer 30 minutes de marche une fois par semaine ne sera pas suffisant pour être bénéfique à la santé alors que trois fois par semaine le sera. En épidémiologie, de nombreux comportements sont des facteurs de risque de maladie comme l’inactivité physique, le tabagisme, l’alcoolisme, la mauvaise alimentation… Des études sont menées aujourd’hui pour vérifier l’efficacité d’interventions non médicamenteuses (INM) sur ces comportements (Bacon et al., 2013).
Le message général
Des études interventionnelles démontrent qu’un changement de comportements de santé améliore la santé. Plus ces changements sont durables, et plus les bénéfices seront importants, et ce, quel que soit l’âge du démarrage ou la gravité de la maladie.
Le message pour les professionnels de santé
Avec la multiplication exponentielle du nombre de personnes touchées par une maladie chronique, le Blog en Santé rappelle une évidence théorique mais plus difficile à appliquer sur le terrain: un professionnel de santé ne peut plus rester strictement centré sur l’analyse des symptômes et/ou d’une fonction organique. Il ou elle se doit d’envisager la personne souffrant d’une maladie dans sa globalité et d’analyser notamment en quoi ses comportements jouent sur sa santé. Autrement dit, il ou elle doit s’intéresser à la personne malade autant qu’à la maladie (Préfaut et Ninot, 2009) et songer à toutes les actions de prévention tertiaire.
Le message pour les chercheurs
Des essais randomisés contrôlés démontrent que l’on peut optimiser notre santé en changeant nos comportements de santé. Plus ces changements seront durables, et plus les bénéfices seront importants. Une grande question se pose alors de savoir si ces bénéfices sont cumulatifs, exponentiels ou logarithmiques, et quelles sont les meilleures INM.
Le message pour les décideurs
Des recherches interventionnelles démontrent que l’on peut optimiser la santé et la qualité de vie en modifiant les comportements des personnes malades chroniques. Des économies peuvent en résulter. Plus ces changements seront durables, et plus les bénéfices seront importants, et cela quel que soit l’âge du démarrage ou la gravité d’une maladie.
Références
Banque de Donnée de la Santé Publique (2014). Glossaire. Paris: BDSP.
Bacon, S.L., Lavoie, K.L., Ninot, G., Czajkowski, S., Freedland, K.E., Michie, S., Montgomery, P., Powell, L.H., Spring, B. (2015). An international perspective on improving the quality and potential of behavioral clinical trials. Current Cardiovascular Risk Report, 9, 427, 2-6.
Préfaut C, Ninot G (2009). La réhabilitation du malade respiratoire chronique. Paris: Masson.
Pour citer cet article du Blog en Santé ©
Ninot G (2014). Définir la notion de conduite de santé. Blog en Santé, L28.
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