Le concept d’Activités Physiques Adaptées (APA) correspond à un secteur professionnel qui utilise l’ensemble des pratiques corporelles dans une visée d’amélioration de la santé des personnes malades, en situation de handicap ou vieillissantes. Les professionnels contribuent à la prévention secondaire ou tertiaire, la réhabilitation ou l’insertion sociale en fonction du secteur où ils travaillent. Ils s’appuient sur la science pour proposer et animer des programmes d’exercices physiques intégrés dans les parcours individuels de soin et de santé. Les programmes sont réalisées en général en groupe dans les meilleures conditions de sécurité possible. Il peuvent être prescrits par des médecins et remboursés.
Une organisation nationale regroupe les professionnels des APA en France, la Société Française des Professionnels en Activités Physiques Adaptées (SFPAPA). Ces professionnels sont formés dans des universités (des UFR STAPS en France) qui s’appuient sur les recommandations de sociétés savantes spécialisées, française (Association Francophone pour l’APA – AFAPA), européenne (European Federation of Adapted Physical Activity – EUFAPA) et internationale (International Federation of Adapted Physical Activity – IFAPA).
Le coeur de métier
L’enseignant en APA complète les activités des autres soignants et thérapeutes. Il ou elle cherche à améliorer les ressources internes, la gestion des situations courantes/à risque, l’autonomie, la santé et la qualité de vie des patients. Ces objectifs sont d’autant mieux atteints qu’ils s’inscrivent au sein d’une équipe multidisciplinaire. L’enseignement en APA exige de solides connaissances en pédagogie et didactique des activités physiques et sportives, en physiologie/physiopathologie et en psychologie/psychopathologie pour comprendre les besoins des personnes malades chroniques, en situation de handicap ou vulnérables, et dans l’analyse institutionnelle. Le reste, c’est à dire la mise en pratique, reste de l’art.
Des paroles aux actes
Les bénéfices des APA pour la santé et la qualité de vie sont désormais connus (INSERM, 2019). Une pratique de 2 heures 30 d’activité physique par semaine réduit la tension artérielle, diminue l’état dépressif, augmente l’estime de soi, diminue les risques de maladies cardio-vasculaires, contribue au contrôle de la masse corporelle (…). Pourtant, seulement 14% des personnes de plus de 65 ans satisfont cette recommandation. 21% sont peu actives. 65% sont inactives. Aux Etats-Unis, 45% des adultes sont sédentaires, 10% seulement s’adonnent fréquemment à des exercices vigoureux. 50% des individus qui s’engagent dans un programme d’activité physique abandonnent en moins de 6 mois. Ainsi, malgré les bienfaits démontrés des activités physiques adaptées, seulement 50% des adultes qui entreprennent un programme d’activité poursuivent leur participation au bout d’une année. Des programmes sont aujourd’hui prescrits par des médecins suite au décret de décembre 2016.
Un programme en APA
Concevoir un programme en APA, c’est être capable d’établir un enchaînement d’exercices qui correspond au mieux aux besoins des participants. Le professionnel doit être capable de définir et de justifier scientifiquement le programme avec: – la fréquence des séances, – la durée de séances, – l’intensité des séances, – la nature des pratiques corporelles, – la pédagogie, – le matériel,
– les besoins environnementaux (gymnase, piscine…).
Les raisons de suivre un programme en APA
Un programme en APA a pour objectif de: – augmenter la durée de vie, – réduire les symptômes d’une maladie,
– prévenir les comorbidités,
– améliorer la qualité de vie, – faciliter la participation sociale, – potentialiser les bénéfices des traitements conventionnels (par exemple, des médicaments), – diminuer des coûts de santé,
– exceptionnellement, de guérir une maladie.
Les raisons de pratiquer un programme en APA
– surveiller le poids corporel, – réduire le risque d’hypertension, – diminuer le stress, – procurer du plaisir, – renforcer l’estime de soi,
– fréquenter de nouvelles personnes.
Les « raisons » pour ne pas/plus en faire
– manque de temps,
– déni ou résignation vis à vis d’une maladie chronique, – prix des adhésions et du matériel, – manque de connaissances sur les bénéfices physiologiques et psychologiques, – manque d’équipement sportif à proximité du domicile (supérieur à 20km), – douleur à l’effort, – fatigue,
– météo.
Le problème de la poursuite de l’activité physique
– la personnalité, – l’expérience passée en activité physique,
– la méconnaissances des bienfaits des l’activité physique sur la santé,
– l’environnement social (famille, amis), – l’environnement physique (température, contraintes de temps et proximité des aménagements), – le tabagisme, – le travail, – le pouvoir d’achat (et/ou précarité sociale),
– le programme d’activité physique (trop intense, blessure, qualité professionnelle de l’encadrant).
Le message général
La pratique d’activité physique est favorable à la santé, à la qualité de vie et au « bien-viellir », mais pas dans n’importe quelle condition. Une formation universitaire créée en 1981 en France forme les professionnels du secteur des APA. Ces professionnels interviennent dans toutes sortes d’institutions, auprès de personnes handicapées, malades chroniques ou fragiles.
Le message pour les professionnels de santé
La Société Française des Professionnels en Activités Physiques Adaptées (SFPAPA) rassemble les professionnels du secteur des APA.
Le message pour les chercheurs
La recherche interventionnelle en APA progresse rapidement. Elle vise à optimiser les programmes dans le but d’améliorer la santé et la qualité de vie des participants tout en garantissant leur sécurité. On ne parle plus aujourd’hui uniquement de la nature de l’activité physique mais aussi de la dose, des modalités pédagogiques et du cadre institutionnel de pratique.
Le message pour les décideurs
Le secteur des Activités Physiques Adaptées se structure en France sous l’impulsion de la Société Française des Professionnels en APA (SFPAPA) qui compte à ce jour plus de 1000 adhérents, de l’Association Francophone en APA (AFAPA) et d’organismes universitaires spécialisés, les UFR STAPS.
Références
INSERM (2019). Activité physique: contextes et effets sur la santé. Paris: Editions Inserm.
Ninot G, Partyka M (2007). 50 bonnes pratiques pour enseigner les APA. Paris: Revue EPS.
Pour citer cet article du Blog en Santé ©
Ninot G (2014). Définir la notion d’Activités Physiques Adaptées. Blog en Santé, L18.
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